C’était lui, Théo Hernandez, le plus espagnol des Français, celui qui avait envisagé plusieurs fois d’enfiler le maillot de la Roja avant d’être retenu chez les Bleus, qui devait offrir à son équipe le match des retrouvailles contre le pays de son enfance. Il n’a pas tremblé au moment de propulser la France en demi-finale, pas plus que les quatre tireurs précédents, tous impeccables : Dembélé, Fofana, Koundé et Barcola. João Félix ayant trouvé le poteau droit de Mike Maignan, cela a suffi pour que la France remporte une séance de tirs au but pour la première fois depuis 1998, quand Deschamps, encore joueur, et les siens avaient éliminé l’Italie de la Coupe du monde, déjà en quart de finale.
De quoi enterrer la statistique terrible qui voulait que Deschamps n’ait jamais mené ses Bleus au tour suivant après une prolongation ou des tirs au but depuis douze ans. C’est fait, et ce sera face aux séduisants Espagnols, mardi à Munich, les tombeurs d’une Allemagne en pleine descente d’euphorie depuis hier soir. « On est heureux, heureux pour tout le monde, lâchera Mike Maignan sur M6 après coup, s’exprimant pour la première fois depuis le début de la compétition. Le match n’a pas été facile, mais on a été solides défensivement, avec une mentalité qui a fait la différence. Pendant les tirs au but, on n’a pas tremblé. » Tellement pas que la France n’a toujours pas encaissé un but dans le jeu depuis la mi-juin !
Avant les scènes de joie, les félicitations, il y avait eu un match, long, âpre, tendu. Mais il n’y avait pas eu grand-chose à retenir d’une première mi-temps où seul Théo Hernandez aura réussi à cadrer sa frappe du gauche – vu le taux de réussite des Français en la matière depuis trois semaines, tout est bon à prendre. Mais Diogo Costa, l’homme aux gants brûlants, était sur la trajectoire (20e). À part ça ? Un match qui ne réconciliera pas les anciens (vive l’attaque) et les modernes (vive le pragmatisme). Si vous ne regardez le football qu’occasionnellement, vous n’auriez sans doute pris que très peu de plaisir à voir évoluer deux équipes de niveau et de philosophie quasi similaire : garder le ballon le plus possible, éviter de prendre des risques pour ne pas s’exposer au talent des attaquants adverses, et piquer de temps en temps, une fois les redoublements arrivés à maturation.
La perte du ballon, à ce niveau-là, c’est le scénario-catastrophe. Donc, on multiplie les passes dans son camp, parfois dans celui des autres avec calme et agilité technique, mais on tire dramatiquement peu, seulement cinq fois en 47 minutes, et donc quatre fois loin des filets. On sauvera tout de même Rafael Leão, l’intenable ailier gauche portugais, qui a fait passer à Jules Koundé la pire mi-temps de son été 2024, à tel point qu’il a fallu demander à Camavinga de doubler la défense, et à Upamecano voire Kolo Muani de la tripler, parfois. Ça n’a pas empêché l’artiste du Milan AC de passer quasiment à tous les coups, mais personne n’était à la réception de ses centres ; le Cristiano Ronaldo de cet Euro est l’oncle de celui qui avait mené les siens au titre il y a huit ans, il ne tire même plus les coups francs.
Une fois revenues sur la pelouse au son du « Hey Jude » des Beatles (quoi de plus sain dans la ville qui avait transformé les jeunots de Liverpool en hommes et en musiciens professionnels au début des années 1960), les deux équipes allaient-elles nous réitérer la même promesse d’une lancinante fin de soirée pouvant s’achever aux tirs au but ? Eh bien non, le jeu s’est soudainement emballé. Pourquoi, les intentions n’ayant pu être bouleversées en quelques minutes au vestiaire ? Hypothèse : la fatigue, avec des passes de plus en plus aléatoires au fil des minutes. À la perspective d’affronter la virevoltante Espagne, même privée de plusieurs joueurs suspendus (Carvajal, Le Normand…), aucune des deux équipes ne souhaite sans doute étendre le match au-delà du temps réglementaire.
Enfin un grand rendez-vous européen
À la 54e minute, le match change un peu de dimensions avec un duel aérien sur un corner portugais. Mbappé contre de la tête la reprise de Bernardo Silva avant de s’effondrer sur la pelouse, masque ôté, se tenant le nez. Plus de peur que de mal en apparence, mais la séquence souligne la grande fragilité du n° 10 des Bleus, et sans doute aussi son appréhension. Pendant ce temps, Leao continue de labourer avec maestria son couloir gauche et oblige Camavinga à un retour en catastrophe à un mètre de son poteau. Puis c’est Bruno Fernandes qui teste les gants de fer de Maignan (60e), avant que Cancelo ne vise les nuages. Le match ressemble enfin à un grand rendez-vous européen.
La France souffre, Maignan sort une parade réflexe monumentale devant Vitinha à bout portant (63e). Puis elle sort spectaculairement la tête de l’eau – enfin ! D’abord par Kolo Muani, à deux centimètres d’être décisif devant l’excellent Costa (66e), puis par Mbappé, exilé à droite après la sortie d’Antoine Griezmann – oui, Grizou, 135 sélections, vice-capitaine, le premier joueur remplacé au profit des dribbles chaloupés de Dembélé. L’ailier parisien, déchaîné, met Camavinga sur orbite aux 6 mètres, idéalement ; inexplicablement, le Madrilène croise trop sa frappe (70e).
Français et Portugais ont-ils trop joué à se faire peur ? Les minutes s’écoulent sur un rythme retrouvé de sénateurs. Mais en football, les fins de matchs, ce sont aussi des espaces qui se libèrent. Théo Hernandez, rudoyé comme rarement en équipe de France, perd le ballon, Saliba est dépassé pour la première fois du match et écope de son premier carton depuis le début de l’Euro (78e). Sans conséquence. N’Golo Kanté tente de prendre les choses en main et cadre deux frappes juste avant le temps additionnel, Costa est toujours là. Tout comme Pepe, énorme pour revenir deux fois sur l’entrant Marcus Thuram, quinze ans de moins que lui et qui venait pourtant de suppléer Kolo Muani, décidément meilleur en joker qu’en titulaire.
CR7 ne transforme pas l’offrande du supersonique Conceicao
L’avant-prolongation sera pour Kylian Mbappé, avec deux frappes de démonstration qui auraient pu faire ficelle : une ira au-dessus, l’autre en plein sur Costa, confirmant si besoin était qu’à l’instar de Griezmann, comme il l’avait lui-même dit de son vice-capitaine la veille, il n’est vraiment pas dans sa meilleure forme. On en reprendra donc pour trente minutes avec des pieds qui commencent à refroidir en tribune sous les 12 degrés (sic) de la nuit hanséatique.
Une nuit que croit réchauffer Cristiano Ronaldo, mais CR7 ne transforme pas l’offrande du supersonique Conceicao, pas sur ses appuis, plus assez explosif pourtant si près du but de Maignan (93e). On peut dire la même chose de Mbappé, décalé par Dembélé mais tergiversant avant se faire contrer (95e). Dans les tribunes en revanche, le match est plié : les milliers de Portugais, qui s’égosillent sans discontinuer de façon impressionnante, ont éteint les « Irrésistibles Français », pourtant au nombre de 8 000, quand même.
À l’entame de la deuxième partie de prolongation, une révolte sire, non, une révolution : Kylian Mbappé est remplacé par Bradley Barcola ! Fait rarissime pour le capitaine et la star française, qui plus est avant une éventuelle séance de tirs au but. Deschamps a-t-il vu juste dans ce qui ressemble à un tout pour le tout avec le jeune ailier du PSG plus Dembélé, Thuram et Fofana sur la pelouse, qui ne comptent même pas la moitié des sélections de « KMB » ? En tout cas, c’est l’irréprochable N’Golo Kanté qui termine ce quart de finale avec le brassard de capitaine, comme quoi le football peut être limpide, parfois, à la différence des finitions d’Ousmane Dembélé.
Et c’est ainsi, qu’au bout de cent-vingt-cinq minutes souvent sédatives, parfois emballantes, Français et Portugais n’ayant pas réussi à se départager, les tirs au but vinrent sanctionner ce quart de finale malgré une balle de match foirée par Nuno Mendes dans le dernier souffle de jeu à 11 contre 11. La suite, vous la connaissez…
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