L’équipe de France retrouve le Portugal dans un match à élimination directe à l’Euro, huit ans après la finale perdue au Stade de France. Les Bleus s’avancent vers ce quart de finale (21h) à Hambourg avec des certitudes défensives alors que son potentiel offensif s’est jusqu’ici imparfaitement exprimé. Ce serait un bon moment pour Kylian Mbappé d’élever son niveau alors qu’il sera confronté pour la cinquième fois à son idole d’enfance Cristiano Ronaldo.
La revanche de 2016 ?
De l’eau a coulé sous les ponts. De la finale de l’Euro 2016, il ne reste d’ailleurs plus que six joueurs : Griezmann, Giroud, Coman côté français ; Pepe, Ronaldo et Patricio côté portugais. Mais si personne ne présente ces retrouvailles dans un match à élimination directe comme une revanche, la défaite des Bleus devant leur public reste un souvenir « douloureux » pour Didier Deschamps.
Mais cet échec n’a pas été vain, bien au contraire, comme l’a expliqué le fidèle adjoint Guy Stéphan depuis Paderborn. « Cela va peut-être vous surprendre, mais rétrospectivement ce n’est pas un mauvais souvenir pour moi. Car sans ce match-là, je pense qu’on n’aurait pas gagné la Coupe du monde. On a, en partie, retenu ce qu’on n’avait pas fait de bien entre la demie et la finale », estime-t-il.
On ne reprendra plus les Tricolores à se voir trop beaux, alors qu’ils croyaient avoir fait le plus dur en 2016 en sortant le champion du monde allemand en demi-finale. Leur parcours loin d’être simple en Allemagne ne devrait de toute façon pas les y inciter.
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Mbappé va-t-il battre son idole Ronaldo ?
L’histoire est archi-connue. La photo dans toutes les mémoires. Adolescent, Kylian Mbappé avait pour idole Cristiano Ronaldo dont les posters squattaient les murs de la chambre du gamin de Bondy. A 10 ans, il avait pu approcher « CR7 » furtivement dans les entrailles du… Vélodrome, un soir de match de Ligue des champions entre Marseille et le Real.
J’admire la grandeur du joueur, un joueur unique. Il a inspiré les générations. Il a su se réinventer. Il restera une légende du jeu
Kylian Mbappé
Depuis, le môme a bien grandi et le quintuple Ballon d’Or étire les derniers feux d’une carrière XXL. Les deux capitaines se feront face à Hambourg. Ce sera leur cinquième duel en carrière. Jusqu’ici, « KMB » n’a jamais battu le Portugais : deux défaites en Ligue des champions avec le PSG face au Real en huitièmes de finale et deux nus avec les Bleus en Ligue des nations et à… l’Euro 2021 en phase de groupes.
« C’est un honneur de jouer contre lui pour tout ce qu’il a fait dans le football. Il faut savoir apprécier ce qu’il a été et ce qu’il est encore. J’admire la grandeur du joueur, un joueur unique. Il a inspiré les générations. Il a su se réinventer. Il restera une légende du jeu, a complimenté Mbappé en conférence de presse jeudi. Tout le monde sait l’admiration que je lui voue. On est toujours en contact, il me donne des conseils. »
Et Ronaldo n’a pas manqué de féliciter son cadet lorsque son transfert au Real Madrid a été officialisé le 3 juin dernier. Comme s’il avait trouvé un digne successeur…
Un milieu à recomposer
C’est la petite tuile avant ce quart de finale : Adrien Rabiot, averti contre la Belgique, est suspendu face aux Portugais pour une accumulation de cartons jaunes. Ce n’est pas une absence anodine puisque le sélectionneur apprécie la tenue de son milieu de terrain composé de l’ex-Turinois, Aurélien Tchouaméni et N’Golo Kanté. Satisfait de l’assise défensive dans le 4-3-3 déployé en huitièmes, Didier Deschamps ne devrait pas changer une quatrième fois de système en cinq matches.
Le remplaçant se nomme dès lors Eduardo Camavinga, puisque le Madrilène possède plusieurs longueurs d’avance, ainsi qu’un profil différent, sur Youssouf Fofana. « « Cama » est un gaucher très actif. Il utilise beaucoup la semelle dans son orientation technique. Il aime bien prendre l’espace et participer au jeu. Il utilise son corps, il est box to box, il récupère les ballons, c’est un joueur complet », a énuméré l’adjoint Guy Stéphan au moment d’en dresser le portrait.
Alors qu’il s’est affirmé au Real, que ce soit dans l’entrejeu ou à un inhabituel poste de latéral gauche, l’ancien Rennais n’a pas encore su s’imposer en équipe de France après des débuts précoces, à 17 ans. Il tient peut-être l’occasion de se montrer dans une affiche de prestige dans un grand tournoi. « Dans les gros moments, il faut répondre présent. Mais pour cela, il doit avoir du temps de jeu », souligne Mathieu Le Scornet, qui a accompagné sa formation en Bretagne. Ce vendredi, ce devrait être le cas. Et avec Vitinha et Palhinha en face, la bataille du milieu s’annonce acharnée.
C’est important de maîtriser tout ce qu’on fait, notamment dans les deux surfaces
Allier l’efficacité dans les deux surfaces
L’équipe de France ne déploie pas un football chatoyant depuis le début de la compétition. D’aucuns diraient même que le jeu des Bleus est assez restrictif. C’est sur leur défense solide comme un roc, du gardien Mike Maignan à la charnière centrale Upamecano-Saliba en passant par les latéraux Jules Koundé et Théo Hernandez, qu’ils ont construit leur parcours jusqu’ici en affichant tout de même une forme de maîtrise grâce à une possession du ballon supérieure à leurs adversaires.
« Une solidité défensive indispensable dans ces compétitions, on a aussi eu une maîtrise supérieure à nos adversaires, ce qui est intéressant, on s’est créé beaucoup d’occasions, mais il manque l’efficacité. Aujourd’hui ça a suffi, mais de par le niveau qui augmente, ajouter une meilleure efficacité sera important. », souligne le sélectionneur.
En effet, lors de ses quatre premières sorties à l’Euro, l’équipe de France n’a cadré que 16 de ses 67 tentatives, soit moins d’un quart (24%). Un chiffre qui montre l’extrême maladresse des Bleus à la finition. Pour se faciliter la tâche, il faudrait enfin allier puissance et précision, alors que les occasions de marquer sont nombreuses. « L’Euro a toujours été très difficile. Il n’y a que des grandes équipes. Ça va se jouer sur des détails contre le Portugal, comme chaque grand match. C’est important de maîtriser tout ce qu’on fait, notamment dans les deux surfaces », observe pour sa part Kylian Mbappé.
Diogo Costa sera-t-il le bourreau des Bleus ?
Après Yann Sommer en 2021 et Emiliano Martinez en 2022, Diogo Costa sera-t-il le bourreau de l’équipe de France sur cet Euro 2024 ? Le gardien du Portugal est en pleine forme et reste sur trois arrêts lors de la séance des tirs au but contre la Slovénie, lundi en huitièmes de finale. « Le secret du Portugal, c’est Diogo Costa », s’est amusé son sélectionneur, Roberto Martinez, après la rencontre.
Comme Mike Maignan chez les Bleus, le portier du FC Porto est l’un des points forts de son équipe depuis le début de la compétition. « L’homme du match », a encore souligné Bernardo Silva en conférence de presse, jeudi à Hambourg. Et au regard du traumatisme des joueurs français dans l’exercice des tirs au but, se retrouver face à lui en cas d’égalité après 120 minutes de jeu ne serait pas forcément une bonne nouvelle.
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