Voici quelques extraits de notre interview de Himad Abdelli. L’intégralité de cet interview de 6 pages est à retrouver dans le magazine n°360 de Onze Mondial disponible en kiosque et sur notre eshop depuis le 26 mai.
« Avant, j’étais pour le PSG par mimétisme »
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Quel est ton rapport au foot ?
Depuis que je suis petit, je joue au foot. Mon père jouait au foot avec ses potes le dimanche, je les regardais. Il ne jouait pas à un haut niveau, c’était dans un stade de la ville, pour s’amuser. Je suis tombé dedans très tôt. J’ai toujours été passionné par le fait de jouer au foot et de regarder. Là, ça fait quelques années que je n’ai pas touché un ballon. Je n’ai pas le temps et je ne prends pas le temps. Je pourrais faire des five, mais je n’y pense pas vraiment.
Quel est ton parcours footballistique ?
Je n’ai connu qu’un club : l’ESG Saint Quentin en Yvelines, le club de ma ville. J’ai commencé le foot à 6 ans, comme tout le monde. J’ai joué jusqu’à mes 11 ans. J’ai ensuite arrêté car ma mère m’a désinscrit. Et j’ai repris lorsque j’avais 18 ans dans le même club. Durant toutes ces années, je jouais dehors avec mes potes, pas en match officiel. Je pratiquais du judo et faisais beaucoup de roller.
Pourquoi as-tu arrêté à 11 ans ?
Ma mère m’a désinscrit parce que j’avais des problèmes de comportement au foot, on va dire. J’étais perso donc ça l’insupportait. Elle m’a dit : « C’est bon, tu arrêtes ! ». Elle venait souvent à mes matchs, mon père venait quand il pouvait, ils alternaient.
Quel était ton niveau ?
Je jouais en équipe 1, mais en Benjamins, l’équipe 1 ne veut pas dire grand-chose. Je jouais ailier gauche. J’étais très rapide, j’avais tout dans les cuisses. Je pouvais partir, faire tout le terrain en sprintant avec le ballon. Je faisais des grandes traversées de terrain à la Olive et Tom. J’avais de la technique aussi, j’avais un bon tir, un bon pied droit. Je sentais bien les coups pour bien me placer et récupérer les bons ballons.
Quels joueurs te faisaient kiffer ?
Ronaldo et Ronaldinho, les deux Brésiliens. C’était magique. C’était les mecs au top. J’ai fini le jeu avec Ronaldo. Il y avait un site qui recensait tous les buts de Ronaldo. J’ai vu tous les buts marqués par Ronaldo. Les buts qu’il a marqués dans sa vie, je les ai tous vus, dans tous ses clubs, toutes les saisons.
As-tu une anecdote sur ton passé de joueur ?
Quand j’ai repris le foot à 18 ans, c’était pour le plaisir de jouer, mais ce n’était pas du foot. J’étais dans le même club que les mecs de ma ville. Je me suis rendu compte qu’à 18 ans, ce n’était plus comme à 10-11 ans. Là, ce n’était que de la bagarre. Du coup, je me suis dit : « Autant faire de la boxe ou du judo ». Tous les dimanches, il y avait des embrouilles, il fallait canaliser son pote qui ne pensait qu’à s’embrouiller. C’était chiant au bout d’un moment, j’ai stoppé.
Tu as commencé à supporter l’OM à 13 ans. Tu supportais qui avant ?
Avant, j’étais pour le PSG par mimétisme. Tu es Parisien, Ronaldinho joue au club, le calcul est vite fait. Sauf qu’après, quand j’ai arrêté le foot, j’ai moins regardé le foot à la télé (il coupe). Ensuite, tu entends les histoires. Quand tu es petit, tu n’as pas conscience de ça mais Paris, c’était un club qui connaissait plein de dérives dans les tribunes, à l’époque. Quand tu arrives à 13 ans et que tu commences à avoir conscience de ces choses-là, et surtout que le foot recommence à t’intéresser, tu ne te dis pas forcément : « J’ai envie de continuer à supporter le PSG ». Ce club ne me correspondait pas. L’OM, c’est tout l’opposé. C’est le club multiculturel par essence en France, il y a un milliard d’origines dans les tribunes. Tout le monde est uni autour d’un même drapeau.
Comment s’est passé le basculement entre Paris et l’OM ?
La ferveur marseillaise est inégalable déjà. Il y a aussi ce truc avec le foot et le rap autour de cette ville. Tout est tombé en même temps sous mes yeux et dans mes oreilles. Ça m’a rendu zinzin au même moment. J’avais aussi deux, trois potes qui supportaient l’OM, car leurs grands frères étaient pour l’OM. Le lien était vite fait. Et puis, dans ma famille, on n’a pas une attache particulière au football. Mes parents s’en foutent du foot. Je n’avais pas de direction prédéfinie, j’ai fait au gré de ce que je voyais.
Peux-tu raconter ta première fois au Vélodrome ?
J’y suis allé pour la première à 26/27 ans. Ma compagne de l’époque m’avait fait la surprise pour mon anniversaire. Elle avait même tout arrangé avec ma patronne dans mon dos. Je travaillais dans un hôtel à l’époque et elle s’était arrangée pour que j’aie un week-end de libre. Ça nous permettait d’aller à Marseille voir un match. Ce n’était pas un gros match, mais on avait gagné. J’étais content. J’étais hyper bien placé, à deux rangs du banc adverse. L’ambiance m’avait mis une claque, c’était incroyable, j’étais comme un fou. Je voyais les matchs à la télé et là, j’étais au stade, tout devant, c’était une bête de soirée.
Tu es désormais invité par le club, c’est le bon côté de la vie d’artiste…
C’est un truc de ouf. Si j’envoie un message, je peux assister à un entrainement. J’y suis allé plusieurs fois. Quand je ramène mes potes, ils sont comme des oufs. Limite, je commence à m’habituer à ça, alors qu’il n’y a rien de normal. J’ai bien échangé avec Payet et Thauvin, ce sont de bons gars. J’étais avec Thauvin dans sa maison de vacances, Gignac était là aussi. On s’est fait une journée, après on a été mangé à Tulum avec leurs potes et les miens. On a créé de bons liens.
Tu es obligé de mettre ton côté supporter entre parenthèses, non ?
Pas du tout ! Je leur envoie des messages avant les matchs. Aujourd’hui, je parle avec Payet, Guendouzi, Harit. Je leur envoie par exemple : « Force, arrache tout ce soir ». Quand ils perdent, je leur dis : « Ce n’est pas grave, la prochaine, ça va le faire ». Je regarde tous les matchs de l’OM, sauf si j’ai un contretemps professionnel, mais je m’arrange pour ne pas en avoir.
L’OM enchaîne les bons résultats en plus.
Oui, c’est cool. Financièrement, c’est intéressant de jouer la Champions League, mais encore faut-il faire de belles choses. Cette année, c’était déjà mieux que les autres années. Peut-être que la saison prochaine, ce sera encore mieux. J’étais au stade pour le match face à Tottenham cette saison. Il y avait la place de les battre, c’est dommage… Après un tel match, ma soirée est complètement gâchée, mais je relativise, il y a plus grave dans la vie.
« Si Vitinha, Ounahi et Harit reviennent fort, ça peut faire mal ! »
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As-tu eu peur lors du départ de Jorge Sampaoli en début de saison ?
Oui, j’ai eu peur. Je kiffais Sampaoli. Je ne sais pas si on a perdu au change ou pas, en tout cas, Tudor fait le boulot ! Franchement, chapeau ! En plus, il n’a pas un effectif incroyable non plus.
Quels sont tes joueurs préférés dans cet effectif ?
Veretout et Rongier, ce sont des vaillants. Je suis obligé de citer Payet, même s’il a moins de temps de jeu. Ça reste un joueur de grande classe, au-même niveau qu’Alexis Sanchez. C’est vraiment un virtuose. Sans oublier Guendouzi et Mbemba, Kaboré revient fort aussi.
Quels sont les joueurs qui pourraient apporter un plus à l’OM ?
Déjà, on a des recrues qui ne sont pas encore au point. Pour moi, ça va être ça l’enjeu principal. Si Vitinha, Ounahi et Harit reviennent fort, ça peut faire mal ! Ounahi et Harit, ce sont des bêtes de joueurs. Ils sont blessés, si on les récupère, ça fait deux recrues déjà. Et je ne vais pas te mentir, je ne suis pas tous les transferts, je n’ai plus le temps. Avant, je recevais les alertes Google sur mon téléphone. Mais en réalité, ce n’est pas sérieux, les médias pouvaient écrire tout et son contraire.
Que penses-tu des difficultés du PSG ?
Dommage pour eux. Je pense que la stratégie sportive n’est pas la bonne. La stratégie de management n’est pas la bonne. Tu ne peux pas tout miser sur le fait d’avoir des stars. Il faut un chef d’orchestre capable de gérer tout le monde. Quand tu as des stars, tu les mets au-dessus du coach en plus, ça ne peut pas marcher. Pour moi, la meilleure équipe du PSG ces quinze dernières années, c’était lorsqu’il y avait Zlatan, Thiago Silva, Motta, Verrati et les autres. C’est la meilleure équipe du PSG, maintenant, ils ne jouent pas vraiment en équipe. À l’époque, ils marchaient sur la Ligue 1. Avant, le PSG était champion en mars, maintenant, ce n’est plus pareil. Bon après, chacun ses problèmes.
As-tu été à la Coupe du Monde ?
Non, on m’a invité, mais pas du tout. Je n’avais pas du tout envie d’y aller avec tout ce qui se passe. Ça ne m’intéressait pas. Mais j’ai suivi l’équipe de France, comme touT le monde. Mais je n’étais pas à fond, comme d’autres Coupes du Monde. Ce n’était pas la Coupe du Monde du siècle. Au début, les gens étaient très perplexes ensuite, ils ont commencé à dire : « C’est trop bien ». Personnellement, une Coupe du Monde en hiver, je n’ai pas kiffé. Des joueurs comme Upamecano et Kolo Muani se sont révélés. Kolo Muani est en train de confirmer, il passe des caps. Mais je ne pense pas que cette équipe de France ait besoin d’un renouveau. Il y a une génération de fou.
Tu kiffes quand même Kylian Mbappé en tant que supporter de l’OM ?
Bien sûr ! Ça serait mentir de dire : « Je suis pour l’OM, et je ne peux pas aimer Mbappé ». Quand tu es pour l’OM, tu aimes bien le beau football. Et Mbappé, c’est le beau football. Après, il y a beau football et beau football contre ton équipe. Il faut faire du beau football partout, mais surtout pas au Vélodrome (sourire). C’est tout ce qu’on lui demande. Il peut mettre des buts partout, sauf au Vélodrome.
Quels sont les clubs européens qui te font kiffer ?
J’ai toujours aimé le Real et Liverpool. J’ai toujours eu une attache avec le Real depuis l’époque des Galactiques, c’était incroyable. Et Liverpool, pour l’ambiance. Ça m’a toujours fasciné. Je n’ai jamais été dans leur stade, mais j’aimerais bien y aller. Il faut que je prenne le temps. J’aimerais aussi me rendre dans un stade en Amérique du Sud, ça doit être pas mal, un bon Boca-River.
Si tu avais été joueur de foot, tu aurais été quel type de joueur ?
J’aurais été un genre de latéral, un mélange entre Marcelo et Gattuso. J’aurais été un latéral très actif. Je n’aurais pas été très technique, mais j’aurais eu un mental à toute épreuve, j’aurais tout donné à chaque match.
Tu te retrouves dans la mentalité d’un joueur ?
J’ai toujours respecté la mentalité de Cristiano. Je trouve incroyable d’avoir réussi à faire ce qu’il a fait, avoir sa longévité malgré les critiques aujourd’hui. Il ne faut pas oublier qu’il a marché sur le foot avec Messi pendant très longtemps. Chapeau pour l’éthique de vie qu’il s’est imposé. À la base, il n’avait peut-être pas le talent de Messi, donc c’est incroyable. C’est le travail au-dessus du talent.
Haaland arrache tout en ce moment, penses-tu que Mbappé et Haaland vont marcher sur l’Europe comme Messi et Ronaldo ?
Je ne pense pas parce que ce n’est pas le même type de joueurs. Messi et Ronaldo n’étaient pas pareil. Tu avais un joueur plus central et l’autre plus ailier. En fait, Haaland, c’est un buteur pur, alors que Mbappé, il peut faire plein de choses. Je le trouve plus polyvalent.
Ton nouvel album « Niyya » sort tout juste, fais-tu des références footballistiques ?
Pas du tout. Je n’ai jamais été attiré par les références footballisitques dans mes textes. Après, ça va de paire avec le rap. Mais là, ce n’est pas un album qui est dans les clichés d’un album de rap. Je n’avais pas d’intérêt à faire ça.
Si tu devais comparer cette sortie d’album à une carrière de joueur, le joueur serait à quel moment de sa carrière ?
Je pense que je serais à ma première compétition internationale en sélection. Quand tu as validé tous les espoirs placés en toi et que tu passes à un autre level. Sachant que pour moi, c’est le cas. C’est mon premier album en indépendant, j’ai fait mon chemin en maison de disques. J’arrive à la Coupe du Monde avec ma sélection. Un peu comme le Mondial que vient de faire Mbappé, c’est à moi de porter l’équipe.
Ton nouvel album s’appelle « Niyya » qui signifie la pureté de l’intention, peux-tu citer un joueur « Niyya » ?
Je dirais Ronaldinho. J’ai toujours en tête une image de Ronaldinho qui voit l’arbitre lui mettre un carton rouge par erreur. Et lui s’étonne et rigole lorsqu’il voit que l’arbitre se rend compte de son erreur. Il a été très « Niyya » sur cette action. Bon après, j’ai croisé Ronnie en sortant d’un restaurant sur les Champs-Élysées, il était un peu moins « Niyya » (rires). Il était un peu moins dans l’innocence et la pureté de l’intention.
Podcast Men’s Up Life
Pour résumer
D’abord supporter du Paris Saint- Germain, Hatik tombe ensuite amoureux de l’Olympique de Marseille. Un paradoxe que l’artiste originaire du 78 ne fuit pas. Bien au contraire. Clément Penhoat explique ce changement de direction et raconte son passé de joueur. À l’aube de la sortie de son nouvel album « Niyya », le rappeur s’ouvre au magazine de son enfance.
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