« N’oubliez pas les trémas sur les O, c’est important ! ». Même quand il sourit, Laszlo Bölöni (qu’il faut donc prononcer « Beuleuni ») reste un homme méticuleux et exigeant, en bon chirurgien-dentiste qu’il est. Né en Transylvanie au sein de la minorité hongroise de Roumanie, le fringant septuagénaire est très attaché à ses racines. Il ne le cache pas, sa famille a souffert sous le communisme et certains sujets demeurent délicats à aborder. Pour le reste, l’ex-milieu de terrain international roumain (108 sélections) et vainqueur de la Coupe d’Europe des Clubs Champions sous le maillot du Steaua Bucarest en 1986 a connu une trajectoire singulière. A 35 ans, sa carrière de joueur presque terminée, il a reçu le feu vert des autorités de l’époque pour honorer un contrat de 18 mois en Belgique. L’étape s’est transformée en changement radical : derniers matchs au début des années 90 à Créteil puis Orléans en D2, débuts d’entraîneur à Nancy… Depuis, huit pays explorés, des hauts (Rennes, Sporting Portugal, Standard de Liège), des bas (Lens, Monaco, Panathinaïkos) et une passion intacte, qui a permis au club lorrain de retrouver la Ligue 1 cet été. En un matin d’automne pluvieux au centre d’entraînement de Frescaty, le technicien a pris le temps pour le JDD de dérouler les grands épisodes de sa vie.
Pourquoi avoir accepté, à l’âge de 69 ans, de reprendre Metz en Ligue 2 la saison passée ?
J’étais à Budapest au chevet de ma mère – qui est récemment devenue centenaire. D’un côté, je voulais arrêter. De l’autre, je voyais mon frère médecin, pourtant plus âgé que moi, qui partait travailler le matin, comme tout le monde ou presque dans mon entourage. Je me disais : « Ils sont tous au boulot, et pas toi ». J’ai reçu des propositions pour reprendre la sélection roumaine, des clubs en Grèce, en Belgique… J’ai refusé. Quand la proposition de Metz est arrivée, j’ai rapidement dit oui pour plusieurs raisons : boucler la boucle, d’une certaine manière, moi qui avais démarré ma carrière d’entraîneur à Nancy ; me rapprocher de ma fille, qui habite dans la région ; et retrouver le foot français, que je connais bien, dans un environnement stimulant et valorisant, même en Ligue 2.
Justement, quel regard portez-vous sur le foot français de clubs, souvent décrié pour son niveau et ses résultats en Europe ?
Sans parler de l’extraordinaire vitrine qu’est l’équipe de France, c’est pour moi l’un des quatre meilleurs du monde. Au-dessus, il y a l’Angleterre, parce qu’il y a beaucoup d’argent, l’Italie, avec une grande histoire, et l’Allemagne. On pourrait aussi parler de l’Espagne, qui a quelques grands clubs, mais globalement, le championnat français est plus difficile. Et quand on parle de la formation, on est les meilleurs du monde, avec un système extraordinaire mis en place il y a déjà 50 ans. J’ai énormément appris quand j’ai passé mon diplôme de formateur. Avec le Brésil, la France est le pays qui vend le plus de joueurs dans le monde, ce n’est pas un hasard.
Vous êtes arrivés au FC Metz accompagné d’un certain scepticisme. L’environnement local se demandait ce que vous veniez faire là, à votre âge et avec votre CV. Finalement, vous avez été l’entraîneur de la remontée, et l’engouement autour du club n’a jamais semblé aussi fort ces dernières années…
J’en suis très content. J’entends toutes les critiques mais je souhaite avant tout être jugé sur mon travail. Le ballon qui tape sur la barre, qui entre dans le but ou sort, je ne peux pas le maîtriser. En revanche, sur le travail et l’investissement, aucun problème, tout le monde peut venir et se faire une idée. Je suis resté très exigeant, je crois que c’est ce qui m’aide à demeurer au-dessus de l’eau (sic). Si je regarde avec qui j’ai commencé, il ne reste plus grand monde. Moi, je suis encore debout et pas à n’importe quel endroit. Metz reste un club intéressant en France, un club historique, avec une grande force : son public. C’est une satisfaction personnelle de voir qu’après notre remontée, on a battu le record historique d’abonnés (plus de 17 000 cette saison, ndlr).
Un club qui, comme beaucoup d’autres, doit régulièrement vendre des joueurs pour équilibrer son budget…
La formation, c’est le deuxième élément sur lequel il faut encore travailler. On est en très bonne relation avec l’Académie (le centre de formation du club, ndlr) mais j’aimerais plus de jeunes dans l’équipe, car cela donnerait encore plus d’identité au FC Metz. Les gens avec qui je discute ici y sont sensibles.
« Je continue parce que j’ai encore la folie »
Vous et votre staff avez été récemment prolongé jusqu’en 2025. L’objectif est-il désormais de stabiliser le FC Metz dans l’élite, lui qui navigue entre Ligue 1 et Ligue 2 depuis des années ?
Oui, car le club a fait des investissements importants pour être à ce niveau. Le chantier n’est pas fini, mais quand on regarde notre stade, on dit chapeau. Ici, au centre d’entraînement, on a un outil de travail très intéressant. On sera bientôt autonomes.
Le FC Metz sera-t-il votre dernier club en tant qu’entraîneur ?
Après avoir débuté à Nancy et eu une longue carrière, je suis revenu en Lorraine et on a réussi quelque chose de très important avec les joueurs, le staff et le public du FC Metz : remonter en Ligue 1. J’ai presque fini mon tour de piste. Aujourd’hui, je continue parce que j’ai encore la folie, dans le bon sens du terme. Je sens que je peux encore donner des solutions à mes joueurs. Donc, conclure que c’est le dernier… Disons que j’essaie de vivre le moment. Je me sens encore énergique sur le banc, parfois trop peut-être (sourire), et pendant les entraînements je peux intervenir de façon un peu plus méchante quand je constate des manques.
Avez-vous fait évoluer vos méthodes de management depuis vos débuts ?
Je pense être assez « normal » pour comprendre les nouvelles choses. Maintenant, quand c’est exagéré… On vit beaucoup aujourd’hui dans l’apparence, les portables tout le temps, les réseaux sociaux, etc. J’essaie de limiter au maximum, voire d’éliminer. Je suis pour le modernisme, jusqu’à un certain point. Quand je trouve que trop, c’est trop, j’interviens.
Comment ?
Mon premier entraînement en Nancy, c’était une autre époque. Je me souviens de Sébastien Schemmel, qui était un super garçon, que j’ai formé et qui est passé par Metz aussi. Combien on a travaillé, comment j’ai pu communiquer avec lui pour en faire un vrai combattant… Quand je l’ai vu jouer ensuite en Angleterre (à West Ham et Portsmouth, ndlr), c’était une satisfaction fantastique. Dans leur for intérieur, les joueurs sont désireux de discussions, d’échanges d’idées. Mais il faut être exigeant avec eux. Comment faire pour que les portables ne soient pas utilisés dans les vestiaires ? C’est plus difficile de travailler aujourd’hui avec les joueurs, mais je crois que la communication, de temps en temps, sert encore à quelque chose.
A quoi ressemblait votre vie de footballeur quand vous avez débuté dans les années 70 à l’ASA Târgu Mures, en Transylvanie ?
On avait quand même cinq entraînements par semaine, pour une seule journée libre. Le jeu était beaucoup plus lent, à l’ASA, à Bucarest, même en équipe nationale française. Même si c’était Platini, Giresse et compagnie, le ballon ne circulait pas à la même vitesse qu’aujourd’hui. Il y avait moins de contacts, mais on sentait poindre l’évolution. Au départ, la technique était très importante mais après, ça a été le physique : « Si je cours tout le temps derrière celui-là, il ne pourra rien faire, même s’il est technique ». Ensuite, on a mis l’accent sur la discipline tactique, la force mentale… Quand je suis arrivé en France, il y avait des grandes discussions à Clairefontaine : comment expliquer que sur dix jeunes avec le talent nécessaire, les mêmes entraînements, la même nourriture, seulement trois perceront ? C’est comme ça que ça a évolué. Le football n’était pas encore l’industrie qu’il est devenue ces 25-30 dernières années, cette sorte de « drogue douce » dans le monde entier.
« On pensait que les joueurs d’Europe de l’Ouest avaient trois pieds et deux têtes »
Vous avez fait partie d’une équipe légendaire du football roumain et européen : celle du Steaua de Bucarest, vainqueur à Séville de la Coupe d’Europe des Clubs Champions en 1986 contre Barcelone (0-0, 2 tirs au but à 0), seul club d’Europe de l’Est sacré champion d’Europe avant la chute du Mur de Berlin…
C’était une grosse surprise d’avoir réussi à former ce collectif-là. On a comparé notre jeu à celui du Barcelone de l’époque : notre occupation de l’espace était plus judicieuse, notre jeu de transition de la défense vers l’attaque et vice-versa, était plus rapide. On avait vraiment une équipe et un groupe très forts.
Malgré les conditions de préparation qui étaient très poussées à l’époque de Ceausescu, faisiez-vous un complexe par rapport aux équipes de l’Ouest ?
Oui, beaucoup. On pensait que tout ce qui venait de l’Occident était merveilleux, que les joueurs là-bas avaient trois pieds et deux têtes… Notre équipe a éliminé tout ça. Physiquement, on dominait absolument tout le monde. C’était infernal de venir chez nous : les 20, 30 premières minutes des matchs étaient terribles pour tous les adversaires. Technique, vitesse de jeu, agressivité dans le bon sens du terme, tout était là.
Vous aviez été accueillis en héros à votre retour à Bucarest…
Quand on a atterri, on est sorti de l’avion vers 22h et on a vu 30 000, 40 000 personnes peut-être qui s’étaient déplacées pour nous accueillir alors qu’elles n’avaient sans doute même pas de quoi se chauffer ou offrir un peu de chocolat à leurs enfants… C’est vraiment la plus grande récompense de toute ma vie sportive, quelque chose qui est resté dans la mémoire des gens.
« Valentin, le fils aîné de Ceausescu, est un type extraordinaire »
Quels souvenirs gardez-vous de votre réception très solennelle autour de Nicolae Ceausescu, qui vous avait tous décorés ?
A l’époque, c’était le système capitaliste face au système socialiste. On parle de communisme mais il n’a jamais existé, en fait… Quel que soit le système, les réussites sportives ont été « utilisées » par le pouvoir, même aujourd’hui en France quand le président de la République accueille les médaillés à l’Élysée. Ici, c’est normal. Dans la Roumanie de l’époque, c’était un élément de propagande important : « Nous aussi, on peut faire ce que vous faites… ». Le tout alors que les conditions de vie étaient très difficiles. En tant que joueurs, on avait des avantages pour combler les grands manques, mais pas toujours en passant par la voie « normale ». Un plein d’essence, par exemple, ce n’était pas un problème pour nous, alors que pour le peuple, beaucoup plus. Pour la nourriture, pareil, on avait des magasins spéciaux. Pour aller à l’étranger, on n’avait pas besoin de passeport, on pouvait voyager avec nos familles. Ma femme était dans les tribunes à Séville, le soir de la finale de 86. On avait des sortes de privilèges accordés aux sportifs de haut niveau, mais en contrepartie, il fallait bien représenter le pays. Sinon, terminé.
A titre personnel, comment avez-vous vécu ces années ?
Je n’ai jamais été membre du Parti communiste, ce qui était pourtant presque obligatoire. J’ai eu le courage de le refuser. Ce régime a fait beaucoup de mal à ma famille, donc j’étais totalement contre. Je suis en train d’écrire un bouquin où je parle de tout cela, et notamment de ma relation avec Valentin Ceausescu (le fils aîné du dictateur était l’un des principaux soutiens du club du Steaua ; discrètement opposé au régime de son père et à la corruption alors endémique du foot roumain, il a été le seul membre de la famille acquitté après 1989, ndlr). Je suis toujours en contact direct avec lui. C’était un « monsieur », qui est resté extraordinaire. Je mets ma main au feu qu’il n’a jamais fait de mal à personne. Il a plusieurs fois montré son humanisme, notamment lors de la catastrophe de Tchernobyl, quand personne n’osait parler, même en Occident. Lui a parlé. Il n’a jamais été dans la politique, dans ce système pourri de capitalisme communiste aux mains des membres du Parti.
On n’imagine plus un club roumain remporter une Coupe d’Europe aujourd’hui…
Ni roumain, ni belge, ni de beaucoup d’autres pays. A l’Ouest, le football est devenu une industrie. A l’Est, le système a explosé à la fin des années 80. Le grand sponsor, qui était l’État, a disparu. Il a laissé un trou immense, et le fossé s’est creusé très rapidement. Aujourd’hui, avec le déséquilibre financier toujours présent, l’Ouest peut acheter les talents, pas l’Est. Ici, l’industrie fonctionne mieux et attire la qualité. Quand on n’a pas la qualité, que faire… Nous, on avait bénéficié d’une certaine stabilité et la qualité est venue en deux, trois ans.
Cette victoire reste une performance unique dans l’histoire des Coupes d’Europe…
On a tendance à dire que c’était par hasard, mais il ne faut pas oublier que Steaua avait joué une autre finale européenne, en 1989 (défaite 4-0 contre l’AC Milan, ndlr) et donné la base de l’équipe nationale qui est allée en quart de finale de la Coupe du monde 1994. Quand un club arrive au meilleur niveau européen, son cycle est de quatre ou cinq ans. Ensuite, il faut évoluer. Mais cela a été rendu impossible par le changement de régime en 1989.
« Je me voyais chirurgien-dentiste en Transylvanie, en aucun cas entraîneur de foot »
Comment êtes-vous arrivé en Belgique, au club de Wavre, en 1988 ? Vous aviez déjà 35 ans. Comment un sportif roumain recevait l’autorisation de s’expatrier à l’époque ?
Je suis le premier joueur à qui on a ouvert officiellement la porte, mais ce n’est pas moi qui l’avais ouverte, nuance. L’idée était que le système capitaliste exploite les hommes et donc qu’en partant, on serait exploités. C’était ça, la doctrine, et donc on ne partait pas. Moi, contrairement à Marcel Raducanu ou à Radu Nunweiller, qui avaient fait défection pour rester en Occident, je ne voulais pas quitter la Roumanie définitivement. Je suis arrivé en Belgique assez tard, j’ai signé un contrat d’un an et demi, et l’idée était de rentrer chez moi ensuite, en Transylvanie, pour être chirurgien-dentiste (dont il possède le diplôme, ndlr). Ma femme étant actrice, on allait vivre comme ça. Je me voyais peut-être donner un coup de main pour le football, mais en aucun cas devenir entraîneur. A la fin du contrat, pour diverses raisons familiales, on a prolongé un peu le séjour en Belgique, en France (il a joué à Créteil et Orléans, ndlr). Et puis le changement de régime est arrivé…
Aviez-vous développé une sorte de pensée parallèle ? D’un côté, la réalité de votre vie de sportif sous le régime de Ceausescu. De l’autre, vos convictions et celles de votre famille…
Bien sûr. Je suis persuadé que 90% du pays savait que tout ce qu’on disait et montrait était faux, c’était une propagande vide. On vivait au jour le jour avec l’obsession d’avoir un diplôme, un vrai travail. Ma mère me cassait la tête avec ça : « Ton frère est médecin, tu vas devenir médecin… ». Heureusement qu’étudier était facile, j’ai eu de la chance. Mon diplôme, je l’ai préparé six ans, c’était ma sécurité pour les années d’après-football. Il était très difficile de vivre de sa retraite quand on était ouvrier. Donc notre projet était de ramasser un peu d’argent, faire des économies pour pouvoir voyager après. Grâce à mes relations, j’avais obtenu un passeport. Tous les deux ans, je pouvais voyager une fois et me permettre d’acheter une tablette de chocolat pour ma fille ou pour ma femme. Tout le monde pensait à ça : posséder une maison, un petit jardin, s’en occuper et en vivre. On était content de voir d’autres choses à la télé, d’acheter des chaussures plus élégantes, et encore plus de faire parvenir des médicaments avec lesquels on pouvait sauver des vies. Je sais de quoi je parle, le directeur de l’école à côté de chez moi n’avait rien pour faire soigner sa fille. Et moi, simplement parce que j’étais capable de taper dans la balle, j’ai eu la chance de pouvoir voyager et d’aider, parfois. Mais tout cela ne veut pas dire qu’on n’était pas conscient de ce qu’il se passait. Surtout nous, les Hongrois. Être Hongrois à l’époque, c’était une difficulté supplémentaire, comme d’être de la minorité allemande de Roumanie.
« Cristiano Ronaldo était un enfant sage dans le vestiaire »
Durant votre longue carrière d’entraîneur, il y a eu un passage marquant au Sporting Portugal, avec un doublé Coupe-championnat en 2002. C’est là que vous avez lancé au plus haut niveau un jeune inconnu nommé Cristiano Ronaldo, dont vous direz rapidement : « Le bon Dieu lui a tout donné. S’il sait rester modeste, il peut devenir le plus grand joueur portugais de tous les temps ».
Le Sporting n’est pas le plus grand club portugais, mais c’est un grand club. J’ai effectué là-bas un travail considérable, vraiment. A titre personnel, je voulais reprendre mon élan après avoir emmené la Roumanie en quarts de finale de l’Euro 2000. Quand j’avais un moment au Sporting, j’allais voir les équipes de jeunes, j’aimais regarder le jeu. Rui Jorge disait que les Portugais sont les Brésiliens de l’Europe, c’est un peu vrai. C’est comme ça que j’ai découvert Cristiano. J’avais décidé d’intégrer des jeunes du centre aux entraînements pendant les trêves internationales, le premier ayant été Hugo Viana. J’ai eu trois futurs grands internationaux : lui, Quaresma et Cristiano Ronaldo, qui était le plus jeune.
Avez-vous gardé des souvenirs de son premier entraînement sous vos ordres ?
J’ai vu un enfant très sage dans le vestiaire, à sa place. De temps en temps, il osait sourire… Mais dès qu’il a mis le pied sur le terrain d’entraînement, l’enfant est devenu un adulte, une pièce importante de l’équipe. Même lors de la petite opposition de fin de séance, il a été déterminant, il jouait avec maturité. C’est ce qui m’avait le plus surpris. La technique, je savais, même s’il fallait la mettre au service de l’efficacité ; le physique aussi, il était très rapide. Mais cette maturité, à cet âge- là… Après seulement deux entraînements, je me suis dit : « Il reste avec moi ». La première année (2001-02, ndlr), il n’a pas pu jouer avec l’équipe première à cause d’un problème médical avec la Fédération, mais il était tout le temps avec nous. On a mis en place un travail spécifique. Pour parler de façon imagée, on a coupé quelques petites épines, mais avec beaucoup de précaution, parce que les roses sont bonnes avec les épines. Vous connaissez la suite.
Etes-vous encore en relation ?
Non, plus maintenant. Cristiano est devenu un phénomène incroyable. C’est une personne réaliste, avec des valeurs, mais il est presque un extraterrestre aujourd’hui. Il doit faire attention à lui-même, à tout ce qu’il dit et fait, ses enfants, sa sécurité, sa famille…
« Je suis Hongrois, mais aussi un citoyen de Roumanie très correct »
Cristiano Ronaldo est désormais en Arabie Saoudite, où vous avez entraîné. Vous avez eu des expériences aussi aux Émirats, au Qatar… Qu’en retenez-vous ?
Partout, il faut garder les yeux ouverts. Parlons du Qatar : quand tu pars travailler là-bas, tu perds de la valeur sur le marché. Mais il faut profiter des avantages : par exemple, dans les outils de récupération, l’analyse vidéo ou lors des séjours des grandes équipes en hiver, quand tu peux capter énormément d’idées si tu regardes leurs entraînements. Tu peux aussi expérimenter de nouvelles tactiques qui te serviront pour la suite. On peut apprendre partout. J’ai beaucoup appris en France à Clairefontaine, à l’Ajax aussi, où j’étais en très bonne relation avec le préparateur physique qui était un Hongrois à l’époque de Louis Van Gaal. J’ai fait un mélange entre mes idées, l’héritage de ma carrière de joueur, et ce que j’ai vu ensuite. L’Arabie Saoudite, c’était une expérience difficile, mais pouvoir rester debout et rebondir, ça aussi, c’est quelque chose.
Vous êtes un Hongrois de Roumanie, vous avez vécu en Belgique, en France, au Portugal, dans les pays du Golfe… Comment vous définiriez-vous en tant que personne ?
Je suis un Européen. Quand je rentre à la maison, c’est d’abord à Marosvásárhely (le nom hongrois de Târgu Mures, ndlr). Ensuite, c’est en France, où j’ai réalisé des choses et vécu presque 35 ans, où ma fille habite. J’y possède aussi une maison, dans le sud-est. Enfin, il y a Budapest, où j’ai toute ma famille : ma mère, mon frère, ses enfants… C’est un triangle, en fait.
Vous êtes en train de rédiger votre biographie. Est-ce vrai qu’un projet de documentaire sur votre vie est également en cours, financé par des fonds hongrois ?
Oui, même si je n’ai pas exactement compris le message que ce documentaire veut faire passer. Je suis Hongrois mais je suis aussi un citoyen de Roumanie, très correct vis-à-vis de mes obligations. Ma grande chance est d’avoir été entraîneur de l’équipe nationale de Roumanie quand on a joué contre la Hongrie. Je sais les messages et tout ce que j’ai reçu, de la part de tout le monde, avant et après… A part ça, j’estime que je n’ai rien fait de spécial. Il y a des médecins qui sauvent des vies, des ingénieurs qui inventent, des artistes qui font des choses extraordinaires. Le football, c’est ma vie mais la vie, ce n’est pas que du football. On a déjà recueilli les témoignages de quelques-uns de mes anciens joueurs, Petr Cech, Kim Kallström, Raphaël Varane, Axel Witsel, je suis très content. On va voir si on arrive à interviewer Cristiano Ronaldo, c’est devenu très difficile aujourd’hui. Mais c’est moi qui déciderai si ce documentaire doit sortir un jour ou pas.
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